9 février 2005
Croûtes et vernissages
Aux vernissages c'est souvent le même menu que l'on nous présente. Une
tartine brouillonne d'âmes isolée et inquiètes mêlées à des mines
faussement gaies qui se pressent devant les oeuvres et qui, prenant ces
airs-là, souvent se laissent emporter par de redoutables excès de
fatuité et succombent à la tentation d'émettre un commentaire.
Là, l'imagination faisant défaut, c'est un froncement de sourcils et un pincement du postérieur qui s'appliquent à souligner tout l'esprit de la réflexion de l'année qui s'en va surgissant au milieu de ce lourd silence que chacun se sent devoir à la pièce d'art prostituée au regard de la grande badauderie. "C'est superbe". "C'est beau". "J'aime beaucoup celui-là." "Ca me rappelle...tu te souviens l'année dernière..."etc.
Du grand ridicule habillé de solennité, en somme.
Et puis heureusement, il y'a quelques autres. Pourvu que l'artiste soit pas trop con (et l'artiste n'est pas un privilégié en la matière, ça arrive souvent qu'il le soit), il devrait avoir quelques amis pas trop cons non plus qui viennent pour se rencontrer et vider force verres, remettant à une autre fois l'examen attentif des oeuvres -exercice forcément solitaire et non-mondain pour pouvoir être honnête-.
Dans ces groupes resserrés, il se trouve régulièrement 2 ou 3 petits culs qui se baladent, forcément disponibles et ouverts à la badinerie, le champagne aidant fortement en la circonstance.
Souvent ensuite, une fois que le gras des troupes s'est fait évacuer, l'artiste retrouve ce comité restreint et organise une table qui finira tard dans la soirée et qui retentira des délires des joyeux lurons.
C'est alors une espèce d'optimisme à la vie qui se recrée.
Ces moments, je dis, sont peut-être l'authentique privilège de l'artiste; au petit matin bleu, c'est lui qui parvient à subtiliser les 2 ou 3 petits culs aux rugosités de l'existence pour les amener visiter une chambre de bonne avec vue sur la Seine.
Là, l'imagination faisant défaut, c'est un froncement de sourcils et un pincement du postérieur qui s'appliquent à souligner tout l'esprit de la réflexion de l'année qui s'en va surgissant au milieu de ce lourd silence que chacun se sent devoir à la pièce d'art prostituée au regard de la grande badauderie. "C'est superbe". "C'est beau". "J'aime beaucoup celui-là." "Ca me rappelle...tu te souviens l'année dernière..."etc.
Du grand ridicule habillé de solennité, en somme.
Et puis heureusement, il y'a quelques autres. Pourvu que l'artiste soit pas trop con (et l'artiste n'est pas un privilégié en la matière, ça arrive souvent qu'il le soit), il devrait avoir quelques amis pas trop cons non plus qui viennent pour se rencontrer et vider force verres, remettant à une autre fois l'examen attentif des oeuvres -exercice forcément solitaire et non-mondain pour pouvoir être honnête-.
Dans ces groupes resserrés, il se trouve régulièrement 2 ou 3 petits culs qui se baladent, forcément disponibles et ouverts à la badinerie, le champagne aidant fortement en la circonstance.
Souvent ensuite, une fois que le gras des troupes s'est fait évacuer, l'artiste retrouve ce comité restreint et organise une table qui finira tard dans la soirée et qui retentira des délires des joyeux lurons.
C'est alors une espèce d'optimisme à la vie qui se recrée.
Ces moments, je dis, sont peut-être l'authentique privilège de l'artiste; au petit matin bleu, c'est lui qui parvient à subtiliser les 2 ou 3 petits culs aux rugosités de l'existence pour les amener visiter une chambre de bonne avec vue sur la Seine.
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